Le 19 mars 2025

Protocoles de tests Euro NCAP : tout ce qu’il y a à savoir sur les principaux changements

Le programme européen d’évaluation des nouveaux véhicules (Euro NCAP) s’apprête à franchir une nouvelle étape décisive en matière de sécurité automobile. Ce 21 février 2025, les nouveaux protocoles ont été votés et entreront en application en 2026. Ces évolutions marquent une refonte majeure de la méthode d’évaluation du niveau de sécurité des véhicules.  

Les tests Euro NCAP : une évaluation en constante évolution 

Euro NCAP revoit à présent ses protocoles de sécurité tous les trois ans afin d’adapter ses tests aux évolutions technologiques et aux nouveaux enjeux de la sécurité routière. Le système actuel d’évaluation est remplacé en 2026 par une nouvelle méthode, qui regroupe les tests en fonction des quatre étapes distinctes d’un accident : conduite sécuritaire, évitement des accidents, protection contre les accidents et sécurité post-accident. 

La conduite sécuritaire : des mises à jour mais aussi l’apparition d’un nouveau protocole 

Les critères de la catégorie « Conduite sécuritaire » sont renforcés, notamment au niveau des performances de détection des états du conducteur non compatibles avec une conduite sécurisée, ainsi que l’évaluation des aides à la conduite (ADAS) tel que le système d’aide au maintien dans la voie. Par ailleurs, Euro NCAP lance le premier protocole d’évaluation des Interfaces Homme-Machine (IHM) sur le type de commande disponible pour le conducteur, comme un bouton physique ou tactile sans retour d’effort, ainsi que leurs positionnements dans le cockpit. Les constructeurs devront se conformer à une série d’exigences spécifiques aux catégories « Conduite » et « Confort et Info-divertissement ». 

Sécurité active et évitement des accidents : une meilleure représentation des situations réelles 

Bien que la sécurité active soit présente dans les évaluations Euro NCAP depuis plus de dix ans, les nouveaux protocoles 2026 marquent une volonté d’évaluer les systèmes anticollisions dans des configurations variées afin de tester la robustesse de ces fonctions dans des conditions réelles. L’accent est également mis sur l’acceptabilité des alertes de collision et des interventions d’urgence en tenant compte, dans la mesure du possible, de l’intention du conducteur et de son niveau de distraction. 

Sécurité passive : une meilleure protection des usagers de la route 

La sécurité passive, qui intervient lors d’un accident, évolue également pour mieux protéger les occupants âgés ou de petite taille en les intégrant dans davantage de configurations d’essais. La protection des enfants reste également un sujet central avec l’introduction d’un nouveau système de fixation « Lower Tether » (ancrages bas), visant à maintenir plus efficacement le siège enfant en cas de choc arrière. 

D’autres axes d’amélioration sont introduits, notamment avec l’évaluation de la protection des occupants lors de tonneaux et une prise en compte plus étendue des chocs piétons, en incluant les zones autour du pare-brise. 

Afin d’améliorer la robustesse, les essais de sécurité passive sont complétés par des simulations permettant d’explorer des configurations plus diversifiées. L’utilisation des mannequins numériques se développe, mais la grande nouveauté réside dans l’introduction des modèles humains virtuels qui permettront à terme d’analyser un plus grand nombre de configurations et de morphologies.  

En post-accident, de nouvelles exigences pour améliorer les secours 

En matière d’intervention post-crash, les exigences évoluent : les protocoles d’évaluation des systèmes d’appel d’urgence eCall et de freinage multi-collision (MCB) sont améliorés, et de nouveaux éléments tels que l’activation automatique des feux de détresse sont introduits. Les procédures d’extraction des occupants sont aussi modifiées, pour prendre en compte par exemple la possibilité pour les passagers et les secouristes d’ouvrir les portes après un accident en cas de panne d’alimentation du véhicule. Finalement, de nouvelles exigences voient le jour concernant la détection et la gestion de la propagation thermique des véhicules électriques.

 

Pour 2026, Euro NCAP ambitionne de renforcer la sécurité des automobiles en mettant l’accent sur l’efficacité, la robustesse, mais aussi l’acceptation des aides à la conduite. Ne négligeant pas pour autant son domaine historique, Euro NCAP conserve en sécurité passive une base solide d’essais physiques, mais améliore encore la protection des occupants dans leur diversité, via notamment la simulation.